Côte d’Ivoire : les 6 hypothèses d’une médiation possible

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Petite analyse des hypothèses

L’hypothèse 0 a peu de chance de se maintenir, puisque si c’est le cas, c’est l’ambiance d’une guerre civile larvée. Autrement dit, l’hypothèse 0 rejoint la 2.

En examinant les autres hypothèses, certaines apparaissent immédiatement peu vraisemblables : 3, 6

Ce qui fait que les hypothèses possibles seraient : 1, 2, 4, 5

La 2° hypothèse nécessite une implication des pays voisins pour l’effort de guerre des deux camps. Ce qui semble peu probable compte tenu de la politique des pays d’Afrique de l’Ouest qui se sont ligués contre le risque de guerre. L’intérêt des voisins n’étant pas de favoriser une guerre en CI, il est peu probable que cette hypothèse soit à retenir.

Il reste les hypothèses 1, 4 et 5.

Ainsi, même en passant les hypothèses dans un tamis serré, il n’en reste  pas qu’une à travailler avec les parties, comme le font les diplomates en insistant pour que Laurent Gbagbo quitte le pouvoir au profit d’Alassane Dramane Ouattara, mais trois à faire réfléchir. De quoi ouvrir la boite à créativité, au lieu d’attendre encore qu’une hypothèse non prévue ici, comme la mort naturelle de l’un des leaders, ne change la donne des rapports de force. Les diplomates auraient-ils une imagination si peu fertile ? Auraient-ils les idées parfois si arrêtées qu’ils ne pourraient revenir sur leurs certitudes d’un jour ? Se seraient-ils mis dans une situation où leur entêtement serait devenu leur seule réponse ? La Côte d’Ivoire ne mériterait-elle pas un autre sort que celui de l’Irak ?

Dans tous les cas, tant que les protagonistes du différend n’auront pas engagé une réflexion ouverte sur l’ensemble de ces possibilités, il restera hasardeux de retenir une hypothèse plutôt qu’une autre. Néanmoins, si, après avoir pris connaissance de ces 6 hypothèses, les protagonistes du conflit en arrivent à conclure qu’ils ont là le tissu de leurs choix, alors il sera possible de faire avancer le solutionnement de la situation actuelle.

1 COMMENTAIRE

  1. Bertrand Badie : « En Côte d’Ivoire, l’ONU a été juge pas médiatrice »

    Dans un article du journal Le Monde du 11 janvier, le politologue Bertrand Badie, lui même convaincu que les résultats des élections en Côte d’Ivoire ont été ceux proclamés par l’un des deux camps, estime cependant que l’ONU a été plus juge que médiatrice, ce qui porte tort à la diplomatie internationale.

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